Sous le signe des boucles et du foisonnement S’il y a bien une chose à retenir, c’est qu’à l’époque des gallo-romains, les boucles, les frisures et autres ondulations étaient reines ! On aimait le faste, l’opulence et la fraîcheur des cheveux bouclés. Ils symbolisaient la jeunesse ! Les cheveux raides ou se faisant rares, étaient symbole de misère et de laideur tandis que la perte des cheveux était vécue comme une abomination ! Les femmes portaient les cheveux longs. Avoir les cheveux courts était un signe distinctif imposé aux esclaves. Il arrivait que les femmes coupent leurs cheveux en signe de deuil ou bien qu’elles les recouvrent de cendre et de poussière. Parfois aussi, elles déposaient quelques mèches en offrande pour une demande particulière aux dieux. Les femmes romaines, expertes dans l’utilisation des fers à friser (déjà !), des filets, des teintures, des postiches et épingles à cheveux, passaient beaucoup de temps à se parer.
Une beauté au prix de l’esclavage
L’Ornatrix était l’esclave qui coiffait et maquillait sa maîtresse. Elle avait un rôle essentiel auprès des femmes aisées, tant le paraître et la mode étaient importants dans l’antiquité. Elle échafaudait de savantes coiffures.
Il fallait l’aide de plus ou moins trois esclaves : l’une pour peigner et boucler les cheveux, l’autre pour les parfumer et la troisième pour ajuster la coiffure à la dernière mode.
D’après Ovide, » la toilette demande mille soins, mille esclaves, une épileuse qui fait la guerre aux cheveux blancs, une esclave préposé aux pommades, une autre aux parfums, une autre chargée de réunir les fins sourcils par un trait d’antimoine, une autre qui polit les jambes à la pierre ponce comme un marbre, la vestiplice qui attache les bandelettes, le voile couleur miel et drape la tunique transparente, l’ornatrice qui pose les colliers, les boucles d’oreilles, les chaînes d’or, les agrafes, les bracelets… «
On admirait dans tout l’Empire la blondeur et les reflets roux des germaines à qui l’on coupait les cheveux pour fabriquer des perruques.
Ovide parle » des perruques blondes des esclaves de Germanie « , » Les esclaves de la Germanie t’enverront leurs chevelures, une nation soumise se chargera de ta parure « .
Une impératrice, un style La coiffure des romaines est connue grâce aux statues et pièces de monnaies qui nous sont parvenues par l’archéologie. Les principales coiffures nous viennent des impératrices. En véritable icône sociale, l’impératrice lançait une mode qui était suivie à Rome d’abord, puis dans le reste de l’Empire Romain. Ainsi, on peut voit la mode évoluer au fil des siècles. On portait des ornements tels que des rubans, des résilles, des bandeaux, des arceaux métalliques, des diadèmes, certains en or ornés de pierres précieuses ou de camées, des couronnes de lierre, de fruits, de fleurs, des épingles fantaisies, des peignes de toutes matières en ivoire, en buis, etc… Sous le Deuxième Empire, les coiffures nécessitaient pour tenir d’avoir des épingles conçues dans tous types de matériaux, de toutes tailles et de toutes formes, certaines atteignant 13 centimètres de longueur.
Les femmes utilisaient aussi un bandeau de tissu enroulé autour de la tête appelé le cécryphale, ou une sorte de bonnet fermé ou résille, le sakkos.
Toutes les femmes ne suivaient pas la même mode : les matrones préféraient le plus souvent les coiffures compliquées, voire extravagantes tandis que certaines femmes, en Gaule romaine, préféraient la simplicité d’une coiffure plus pratique qu’esthétique. Lors de fêtes et réceptions, les femmes pouvaient couvrir leur chevelure de poudre d’or afin de l’illuminer. Pour les femmes du peuple, la coiffure de tous les jours était simple, très naturelle. Les cheveux coiffés en arrière, légèrement bouffants, étaient séparés en deux masses par une raie médiane et réunis dans le cou en un chignon ou en tresses descendant le long de la nuque.
Les accessoires de coiffure
Les épingles
Les épingles, comme les aiguilles, ont une origine très ancienne. Leur nom vient du latin spinula, petite épine. Des épingles à cheveux en métal, ivoire, bronze et bois sculpté ont été utilisées dans l’ancienne Assyrie et l’Égypte pour le maintien des coiffures.
Les épingles en pincettes, dites épingles à cheveux, existaient déjà en Gaule, à l’époque Mérovingienne. Il se fit de très longues épingles pour les coiffures des femmes, surtout sous Louis XVI où elles devinrent des monuments.
Les épingles à cheveux simples, ondulées, dont la tige recourbée finit en deux branches ouvertes, sont aussi appelées épingles neige.
L’élastique
Il fut breveté le 17 mars 1845 par l’inventeur anglais Stephen Perry. L’élastique est fabriqué à partir de latex. Auparavant, les deux sexes se servaient de cordons, de lacets, de fils et de rubans. Réaliser une simple queue de cheval était déjà tout un art. Eh oui ! sans pinces et sans élastiques, il fallait utiliser un lacet, du ruban ou coudre les cheveux entre eux pour les maintenir en place.
Le peigne
Les peignes ont souvent une double denture, l’une pour épouiller, l’autre pour démêler. C’est un objet rempli d’histoire et de symboles qui a traversé les époques et les continents.
Les hommes préhistoriques fabriquaient déjà des peignes à partir d’os d’animaux. Ils s’en servaient avant tout pour racler les peaux de bêtes, puis décidèrent de les utiliser pour leur barbe, puis leurs cheveux. Très attachés à leur apparence, les romains vouaient un véritable culte à ce simple accessoire. En corne ou en bois pour les plus pauvres, les riches familles avaient une préférence pour les peignes en buis, en argent, en or ou en ivoire.
Brosses à cheveux
Bien que n’ayant pas une origine clairement établie, la brosse à cheveux apparaît au XV siècle et restera d’un usage limité tant que la mode des perruques poudrées règnera sur l’Europe, soit jusqu’au XVIII siècle. Localisée pour l’essentiel dans l’Oise, la production de brosserie fine doit son implantation à la présence de la tabletterie – qui fabriquait un nombre infini de petits objets, tels que dés, dominos, boutons, manches et brosses à dents et à ongles …demandant une main d’œuvre habile et experte et utilisant des matières premières comme la nacre, l’ivoire ou l’écaille toutes importées.
Le courant » hygiéniste » du XIX siècle va également entraîner le développement de la brosserie. Toutes les brosses contribuant au respect de l’hygiène vont dès lors s’imposer, de la brosserie de toilette à la brosserie à peindre avec la disparition des murs entretenus à la chaux dorénavant remplacée par la peinture. De ce fait, qu’il s’agisse des brosses à cheveux qui éliminent les particules retenues par les cheveux ; ou de la brosse à dents qui devient d’un usage courant, les brosses n’apparaissent plus comme un objet de luxe mais comme un accessoire indispensable à la vie quotidienne.
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