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Contre les pellicules, quels traitements pour quels symptômes ?

Du simple gratouillis au problème plus sérieux de psoriasis, le cuir chevelu peut nous mettre dans tous nos états ! Aujourd’hui, le problème des pellicules et du cuir chevelu sensible touche un homme sur deux, mais concerne également 44 % des femmes. « Les connaissances physiologiques en matière de cuir chevelu ont évolué : « l’effet réservoir » du follicule sébacé est une découverte scientifique importante, explique le Dr Vincent Durosier, médecin généraliste et directeur médical des laboratoires Ducray. Les molécules actives de petite taille contenus dans les produits traitants pénètrent à la base du cheveu jusqu’au derme, et agissent ainsi sur une longue durée. » En clair, une fois appliqué sur le cuir chevelu, un shampooing ou une lotion reste efficace pendant 24 heures et jusqu’à plusieurs jours.

De plus, depuis peu, les shampoings traitant les problèmes de cuir chevelu se sont nettement améliorés. Les laboratoires proposent désormais des produits beaucoup plus agréables à utiliser, grâce à des galéniques proches des shampooings classiques. Ces produits autrefois très médicaux « sont devenus de véritables soins pour la beauté des cheveux, qui préservent aussi l’éclat et la brillance », souligne le Dr Durosier. Il n’y a plus à choisir entre efficacité et douceur, d’autant que les problèmes de cuir chevelu sont généralement associés à des cheveux fatigués et en manque de tonus. Qui dit efficacité longue durée, dit aussi traitement plus efficace…

Pour de simples squames, un soin antipelliculaire

A l’état normal, le cuir chevelu est recouvert de squames qui s’éliminent naturellement au lavage et au brossage. Il arrive que ce processus s’emballe et soit perturbé. Les pellicules apparaissent alors sous forme de squames visibles plus ou moins épaisses, blanches ou jaunes, adhérentes ou tombant en neige sur les épaules selon la nature du cuir chevelu (tendance grasse ou sèche).

En cause, tout ce qui peut agresser la peau du cuir chevelu, que ce soit des facteurs internes (stress, maladie, fatigue) ou externes (pollution, cosmétiques, chaleur, froid, frottements). Face à ces agressions, le cuir chevelu réagit et son renouvellement épidermique s’emballe. Plus épaisse, la couche de cellules cornées desquame de manière importante sous la forme de pellicules. L’inflammation provoque la prolifération d’un champignon, le malassezia, naturellement présent sur le cuir chevelu. Un cercle vicieux s’installe. La multiplication du champignon entraîne l’inflammation, laquelle développe l’hyperprolifération des kératinocytes qui, à son tour, alimente le champignon.

On évite les frictions excessives, en particulier les gommages du cuir chevelu. Mais aussi les agressions dues à des coups de brosse intempestifs, des coiffures trop serrées comme les tresses, la chaleur du séchoir, l’utilisation d’agents lavant trop agressifs et de produits de styling occlusifs (contenant, par exemple, de la paraffine).

Un simple shampooing suffit si la base lavante douce contient un antifongique pour limiter le développement du champignon (piroctone olamine, zinc pyrithione, ichthyol), un actif apaisant pour soulager les irritations (bisabolol, glycocolle) et un kératolytique pour éliminer les squames du cuir chevelu (acide salicylique, glycolate de guanidine). Des agents de soin chouchoutent la fibre capillaire (glycérine, huiles végétales ou de synthèse). Il faut laisser poser le shampooing entre trois et cinq minutes afin de le lui permettre d’agir.

Le traitement agit entre 15 jours à 3 semaines à raison de deux à trois applications par semaine. Afin d’éviter les récidives, un shampoing d’entretien est préconisé tous les 8 à 15 jours. Une lotion est complémentaire, mais pas obligatoire. Elle contient les mêmes ingrédients que le shampoing afin d’augmenter l’efficacité du traitement au quotidien. Elle doit se choisir peu ou pas alcoolisée pour ne pas dessécher le cuir chevelu.

Quand aller voir un dermato ? Si l’emploi des shampooings et des lotions anti-pelliculaires n’a donné aucun résultat dans le mois qui suit, que les symptômes s’aggravent. Les traitements médicaux correspondent à des anti-inflammatoires plus puissants, c’est-à-dire des corticoïdes locaux sous forme de shampoing, mousse, crème et lotion destinés à rétablir le cycle normal de 28 jours du renouvellement épidermique.

Contre la dermite séborrhéique, un traitement spécifique

La peau du crâne présente toujours un prurit, c’est-à-dire des picotements, des démangeaisons, des sensations désagréables d’échauffement et de tiraillement, parfois des rougeurs, mais pas toujours des pellicules ou des squames. Cette affection, qui touche moins de 5 % de la population, peut avoir divers degrés : de modérée à sévère, le traitement sera adapté aux besoins.

La dermite séborrhéique n’est pas une maladie, mais un état naturel de la peau chez certaines personnes. Une fois déclenchée, l’inflammation s’associe à un renouvellement épidermique trop rapide et à une prolifération du champignon naturel de cuir chevelu, le malassezia. Parmi les principaux facteurs déclenchant, on trouve la pollution, le stress, la prise de certains médicaments, l’eau calcaire, les lavages trop agressifs, les brossages répétés, la chaleur du séchoir, une eau de rinçage trop chaude, les tensioactifs anioniques trop décapants.

Un simple shampooing suffit si l’on troque son shampoing habituel par un shampoing haute tolérance sans conservateur et sans parfum contenant un minimum d’ingrédients, c’est-à-dire une base lavante douce (sans sulfates) avec un actif antiprurigineux, tel que le polidocanole et un agent anti-fongique (piroctone olamine, zinc pyrithione, ichthyol). Dès le premier shampoing, un soulagement se fait sentir. En quelques jours, tout rentre dans l’ordre. Une lotion est nécessaire, car elle calme les démangeaisons, grâce à des actifs apaisants comme le bisabolol. Une fois par jour, le soir de préférence, elle s’applique raie par raie avant de masser doucement sans frotter.

Lorsque les symptômes persistent en dépit d’un changement d’habitudes dans le soin des cheveux, il faut voir un dermato. Ce spécialiste détermine alors la part de l’inflammation et de la desquamation dans la dermite séborrhéique. Car en soignant l’une, on risque d’aggraver l’autre. Si les pellicules sont visibles et gênantes (dermite sévère), le médecin prescrit un shampoing kératolytique efficace, mais aussi très décapant pour le cuir chevelu. Afin d’obtenir une action durable, et en cas de dermite très inflammatoire, un traitement topique médical à base de corticoïdes vient s’ajouter sous forme de crème, mousse ou lotion à appliquer tous les jours.

En cas de psoriasis, on va chez le dermato

Considérée comme auto-immune, le psoriasis peut également atteindre le cuir cheveu sous forme de plaques épaisses et en relief, de squames adhérents et jaunes, reposant sur une base inflammatoire. Le prurit est constant et l’aspect esthétique de la chevelure est mis à mal.

On ne connaît pas les causes de la maladie, mais on sait qu’elle est génétiquement déterminée et qu’elle correspond à un renouvellement épidermique accéléré de huit jours au lieu de 28 normalement. L’état inflammatoire est chronique, et rythmé par des poussées, qui ont lieu sous l’influence du stress, de la fatigue, du surmenage et de la prise de médicaments. Cette maladie de peau est systématiquement aggravée par les frottements, que ce soit le port de couvre-chefs trop serrés comme un casque de moto ou un bonnet, les gommages, les frictions avec une serviette, le simple fait de se gratter…

Cette maladie de peau se soigne, mais ne se guérit malheureusement pas. Le traitement local consiste en l’application d’un shampoing à la cortisone forte que l’on laisse agir 15 minutes sur le cuir chevelu non mouillé avant d’émulsionner. Un jour sur deux, on alterne avec un shampoing anti-pelliculaire (Kelual DS Ducray) que l’on pose sur le cuir chevelu une à deux heures avant de procéder au shampooing. Le psoriasis se traite également grâce à l’application d’une crème à la cortisone forte et un dérivé de vitamine D. Il faut patienter 6 à 8 semaines pour voir les premières améliorations. Les traitements oraux sont réservés aux cas les plus graves.
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